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  • Par: Harun Yahya

    Quiconque observe les civilisations d'aujourd'hui va constater un fait: la civilisation occidentale est nettement plus avancée que les autres dans les domaines des sciences, de la culture, de l'économie et même des arts.

    Les cités les plus impressionnantes dans le monde sont occidentales.

    Les nouvelles évolutions dans les sciences et les technologies trouvent souvent leurs origines à l'Occident.

    Certains autres peuples du monde envient les occidentaux, non seulement pour leur culture et leur civilisation, mais aussi pour leur philosophie et leur croyance.

    Cependant, s'ils étaient conscients des faits historiques, ils n'auraient pas été égarés si facilement.

    Si nous examinons l'histoire des deux derniers millénaires, l'image paraîtrait complètement différente: l'Islam a orchestré les plus grands développements culturels et scientifiques de l'histoire.

    A une époque où l'Occident était noyé dans l'obscurité, l'Islam fonda la civilisation la plus perfectionnée dans le monde. Il apporta la lumière à un monde ténébreux.

    Quatorze siècles auparavant, une nouvelle religion fut née dans la péninsule arabique. Cette religion enseigna la paix, la raison et la civilisation à la nation arabe qui était violente, barbare et ignorante. Plusieurs autres nations non arabes furent illuminées par cette nouvelle religion.

    La culture, la philosophie et les arts connurent un développement fantastique.

    Cette religion était l'Islam, la religion de Dieu envoyée comme guide à l'humanité…

    Au 7ème siècle, l'Arabie était l'une des régions les plus troubles du monde.

    Elle était habitée par plusieurs variétés de communautés tribales, chacune adorant différentes idoles.

    Elles étaient prêtes à faire la guerre les unes aux autres, à verser du sang, et même à tuer leurs enfants pour leurs idoles.

    Un sens pervers de moralité dominait: la haine prévalait sur l'amour, et la cruauté sur la compassion.

    Mais miraculeusement, en quelques décennies, ce monde ténébreux et sanguinaire changea complètement grâce aux enseignements du Coran que Dieu envoya comme guide à l'humanité…

    Dieu révéla le Coran au dernier Prophète Mohammad (paix et bénédiction sur lui).

    La première révélation de Dieu vint au Prophète lorsqu'il était dans une grotte.

    Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. (Coran, 96: 1-5)

    Avec ce commandement, les Arabes, pris dans un cercle vicieux d'ignorance absolue, furent pour la première fois invités à lire et à réfléchir…

    Ceci fut aussi le commencement du développement culturel le plus remarquable de l'histoire de l'humanité.

    La destruction des idoles

    Le Prophète Mohammad (saws) commença à prêcher l'Islam à la Mecque, la plus grande cité de l'Arabie.

    Les habitants de la Mecque étaient les gardiens de la Kaaba, construite par le Prophète Abraham (as) pour l'adoration de Dieu. Mais cette adoration avait dégénéré au point d'avoir transformé la Kaaba en un temple d'idolâtrie païenne.

    Les centaines d'idoles qui ornaient la Kaaba étaient les symboles de la religion pervertie des habitants locaux ainsi que leur principale source de revenu.

    Ils faisaient des offrandes à ces idoles, dansaient et chantaient autour, espérant gagner leurs faveurs par ces rituels.

    Mais en réalité, leur adoration de ces bouts de pierre et de bois qu'ils avaient eux-mêmes sculptés, était tout à fait irrationnelle.
    Dieu dit dans le Coran:

    Ô hommes! Une parabole vous est proposée, écoutez-la: "Ceux que vous invoquez en dehors d'Allah ne sauraient même pas créer une mouche, quand même ils s'uniraient pour cela. Et si la mouche les dépouillait de quelque chose, ils ne sauraient le lui reprendre. Le solliciteur et le sollicité sont [également] faibles!" (Coran, 22: 73)

    L'élite de la Mecque tourna le dos à cette vérité, et nourrit une haine profonde pour le Prophète qui leur apporta la vérité. Ils conspirèrent d'abord pour le faire dévier de son chemin, puis l'intimider, pour finalement essayer même de le tuer.

    Plusieurs musulmans qui suivirent le Prophète étaient devenus des victimes de raids nocturnes sur leurs maisons, et plusieurs d'entre eux furent martyrisés.

    Puis, Dieu montra le chemin de salut aux musulmans. Treize ans après la première révélation, à un moment où les musulmans subissaient une violente oppression, les leaders de Yathrib, une ville au nord de la Mecque, invitèrent les musulmans chez eux. Puis le Prophète aussi émigra à cette ville.

    Cette ville, nommée plus tard Médine, allait devenir la nouvelle capitale de l'Islam. Le Prophète (saws) signa un accord avec les juifs, les chrétiens et les arabes non musulmans, établissant ainsi un ordre dans lequel toutes les différentes communautés religieuses vivraient en paix les unes avec les autres.

    Durant les cinq années suivantes, trois conflits armés eurent lieu entre les musulmans de Médine et les adorateurs d'idoles de la Mecque. Les païens de la Mecque attaquèrent avec l'intention de tuer les musulmans jusqu'au dernier, espérant ainsi éradiquer l'Islam de la surface du globe. Les musulmans, par contre, combattirent pour se défendre et défendre leur religion, comptant uniquement sur Dieu, et espérant gagner Son agrément…

    Dans toutes ces guerres, les musulmans accordèrent une attention particulière à ne pas infliger de souffrances aux innocents. Ils ne firent jamais de tort à personne. Car Dieu l'interdit:

    Combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n'aime pas les transgresseurs! (Coran, 2: 190)

    Selon la tradition arabe, chaque prisonnier de guerre devait être tué. Mais le Prophète (saws), en suivant les commandements de Dieu dans la révélation, ordonna aux musulmans de bien les traiter et leur donner à manger de leur propre nourriture. La seule chose qui leur était demandée était pour les prisonniers lettrés d'enseigner aux musulmans illettrés.

    Probablement pour la première fois depuis des milliers d'années, la compassion, la clémence et la civilisation étaient vues sur la terre arabe.

    Au fur et à mesure que les années passaient, la justice de l'Islam et ses hautes valeurs morales se répandirent en vagues à travers l'Arabie. La droiture, l'intégrité et la détermination des musulmans impressionnèrent plusieurs tribus arabes et les menèrent à embrasser l'Islam.

    L'armée de l'Islam, devenue imparable, marcha sur la Mecque en l'an 630.

    Les païens de la Mecque, pour toute la cruauté qu'ils avaient infligée aux musulmans avaient peur du châtiment. Ils s'étaient donc enfuis, terrorisés par la vue de l'armée musulmane. La tradition arabe voulait que les hommes de l'armée vaincue soient soumis à l'épée, et les femmes et les enfants asservis. Les païens de la Mecque étaient certains que cela serait leur sort.

    Mais les actions du Prophète (saws) ne reflétaient que la miséricorde infinie de Dieu. Il proclama qu'aucune vengeance ne serait prise, et que personne ne serait forcé à embrasser l'Islam.

    Cet extraordinaire acte de pardon et de tolérance impressionna les historiens occidentaux:

    Quand Mohammad conquit la Mecque, non seulement il ne se vengea pas, mais il embrassa les mêmes habitants de la Mecque qui l'avaient combattu durant trois ans et avaient essayé de l'annihiler. C'était très choquant aux gens de son environnement. Ainsi, dans les vraies fondations de base d'une religion, on trouve des épisodes de grande générosité, et souvent d'extraordinaires actes de bonté et de miséricorde.
    Michael Sells, Haverford College, USA

    Le Prophète (saws) n'était pas venu pour punir les gens de la Mecque, mais pour les délivrer de leurs fausses croyances. L'armée musulmane, après avoir pris la cité, se dirigea directement vers la Kaaba. Le Prophète entra dans les saints lieux et détruisit toutes les idoles une par une.

    Avec elles, toute la cruauté, le barbarisme, les injustices et autres violences commises en leur nom furent également détruits.

    Avec l'expansion des valeurs du Coran en Arabie, toutes les injustices, oppressions, et discordes du temps de l'ignorance disparurent. Un ordre basé sur le respect, l'amour, la compassion et la justice fut établi.

    C'est pourquoi cette période serait appelée plus tard "l'ère bénie".

    Tolérance, justice et compassion en Islam

    L'Islam continua à monter après la mort du Prophète Mohammad (saws). En quelques décennies seulement, il se répandit dans toute la Mésopotamie et en Afrique du Nord. A l'Est, il atteint des pays aussi lointains que l'Inde.

    Les Arabes qui, quelques décennies auparavant étaient de simples bergers dans le désert, se transformèrent en souverains d'un immense empire grâce à la sagesse, la culture et la conscience qu'ils acquirent par l'Islam. En seulement une centaine d'année, leur empire s'étendit sur une superficie encore plus vaste que l'empire romain, à la différence que leur gouvernement était beaucoup plus fort.

    Une grande variété de cultes religieux se trouvait au sein de cet empire, particulièrement le Judaïsme et le Christianisme. Les musulmans étaient très tolérants envers les différents groupes religieux dans les terres qu'ils conquirent. Personne ne fut contraint à changer sa religion et la foi de chacun était respectée. Les synagogues et les églises étaient protégées en un temps où la pratique de forcer les gens à changer leur religion était courante. La tolérance des musulmans était unique.

    Un des exemples les plus remarquables de la tolérance islamique fut vu durant la conquête de Jérusalem en 638 par les armées de l'Islam, menées par le khalife Omar (ra). Le patriarche de l'église de la Sainte Sépulture avait peur que les musulmans ne détruisent l'église. Omar y fit une visite amicale et lui dit qu'ils n'avaient rien à craindre. Quand le temps de sa prière était arrivé, Omar disposa du patriarche, quitta l'église, et fit ses prières à proximité.

    Plus tard, la mosquée Al-Aqsa serait construite à l'endroit où Omar (ra) avait fait sa première prière à Jérusalem. Les musulmans donnèrent à Jérusalem une des meilleures œuvres d'art en architecture dans le monde. Le dôme du rocher fut construit sur le rocher duquel on croit que le Prophète Mohammad fit son voyage vers les cieux. Avec ses décorations uniques et son dôme orné de feuilles dorées, le dôme du rocher est une illustration du sens artistique et civilisationnel de l'Islam.

    L'Europe était gouvernée à l'époque par le dogme et le barbarisme. L'église catholique opprimait les juifs et même les chrétiens appartenant aux autres églises. Les changements forcés de religion, tortures, et exécutions au nom de la religion étaient des pratiques courantes en Occident.

    Les musulmans, par contre, traitèrent toujours les gens du Livre, juifs et chrétiens, avec tolérance et compassion comme Dieu le leur commanda dans le Coran. L'église de St. John à Damas en Syrie en est un exemple. Les musulmans qui conquirent cette région commencèrent à accomplir leurs prières du vendredi dans cette église, mais elle appartenait toujours aux chrétiens qui y faisaient la messe le dimanche. Les membres des deux religions partageaient le même lieu de culte en paix.

    Comme le nombre de musulmans augmentait dans la cité, les autorités musulmanes achetèrent l'église avec consentement de la communauté chrétienne. Ils bâtirent une mosquée à côté de l'église et les décorations de sa cour furent enrichies par les motifs islamiques. Des exemples impressionnants de l'art islamique furent construits sur les colonnes héritées de Byzance.

    La tolérance des musulmans envers les juifs et les chrétiens continua à travers l'histoire de l'Islam; les juifs ayant fuit la tyrannie de l'inquisition en Espagne trouvèrent refuge et tolérance dans les terres ottomanes.

    La source de la tolérance islamique envers les juifs et les chrétiens est la moralité du Coran. Dieu a commandé aux musulmans de bien traiter les gens du Livre:

    Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d'entre eux qui sont injustes. Et dites: "Nous croyons en ce qu'on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c'est à Lui que nous nous soumettons." (Coran, 29: 46)


    L'Islam: la source des sciences modernes

    Les sociétés préislamiques arabes et moyen-orientales ne se souciaient pas des questions sur l'univers, sur comment la nature est venue à l'existence, ou comment elle fonctionne. Elles apprirent à méditer sur ces points et à en chercher les réponses dans le Coran. Dans les versets coraniques, Dieu invite l'humanité à explorer comment les cieux et la terre furent créés. Cet état d'esprit poussa la science vers l'avant dans la civilisation islamique. Ce développement scientifique était unique en son genre dans l'histoire de l'humanité.

    Bagdad était devenu la capitale aussi bien scientifique qu'administrative de l'empire islamique.

    Les scientifiques, les philosophes, et les chercheurs se ruèrent vers cette ville des quatre coins du monde et se rencontrèrent dans la fameuse Maison de la Sagesse dans le but de lever le voile sur les mystères de l'univers créé par Dieu.

    Cette conscience des scientifiques musulmans qui provenait en fait du Coran donna naissance aux plus grands développements scientifiques que l'humanité ait jamais connus jusque-là. Une autre qualité enseignée aux musulmans par le Coran est l'ouverture d'esprit, qui leur permit de se pencher sur la connaissance scientifique des autres nations sans préjugés.

    Les travaux des scientifiques musulmans contenaient une quantité considérable de recherches, d'observations, d'expériences et de calculs.

    Le système décimal utilisé aujourd'hui dans le monde entier fut développé par les mathématiciens musulmans.

    Les scientifiques musulmans attachaient également une grande importance aux observations astronomiques. L'astronomie moderne se développa par la suite à base de leurs systèmes.

    Ils calculèrent l'orbite de la Lune autour de la Terre et en dérivèrent des formules mathématiques.

    L'algèbre et la trigonométrie sont des inventions des mathématiciens musulmans. Les magnifiques travaux d'architecture dans les quatre coins du monde musulman étaient possibles grâce à cette infrastructure scientifique.

    Les unes des réalisations les plus frappantes des musulmans étaient dans le domaine de la médecine, dans un temps où les Européens considéraient la maladie être causée par les mauvais esprits.

    Les scientifiques musulmans, par contre, arrivèrent après une longue recherche à la conclusion que la maladie était causée par des créatures minuscules trop petites pour être vues à l'œil nu, et que le patient devait être traité en isolation de la population en bonne santé. C'est ainsi que les premiers hôpitaux modernes du monde furent fondés. Les patients étaient gardés et traités par des méthodes scientifiques dans des salles séparées, selon le type de la maladie dont ils souffraient. Les patients atteints de maladies mentales recevaient une thérapie musicale en un temps où en Europe, les malades mentaux étaient considérés en tant que serviteurs de Satan, et brûlés vifs.

    Les observations des médecins musulmans sur l'anatomie humaine étaient tellement précises que leurs livres devinrent des références dans les écoles médicales européennes pour plus de six siècles.

    Un documentaire sur le monde de l'Islam, préparé pour la BBC par le commentateur Terry Jones, dit sur les standards scientifiques élevés de l'Islam:

    Une recherche de la cité de Harran par exemple, avait déjà correctement calculé la distance de la Terre à la Lune. Une autre étude avait annoncé que si on pouvait diviser l'atome, l'on serait capable de libérer assez de puissance pour détruire une cité de la grandeur de Bagdad. Dans cette école médicale construite à Damas en 1154, les médecins enseignaient déjà l'anatomie, la médecine novatrice, la chirurgie hygiénique, et la circulation sanguine des siècles avant Harvey.
    Terry Jones, BBC

    Les médecins musulmans prenaient le pouls de leurs patients pendant l'examen, des siècles avant que les européens n'aient découvert la circulation sanguine. Les femmes accouchaient sous les conditions les plus hygiéniques possibles en ce temps-là. Les livres de l'époque illustrant les instruments utilisés par les chirurgiens musulmans montrent clairement à quel point leur savoir médical était avancé.

    Les femmes aussi étaient formées dans des écoles scientifiques dans le monde musulman, apportant ainsi leur contribution au progrès des sciences.

    Les scientifiques musulmans firent des découvertes très importantes dans le domaine de l'optique et de la lumière. La première personne à décrire l'anatomie de l'œil à un grand degré de détail était l'opticien Ibn Al-Haitham, dont les fameuses recherches sur les lentilles ouvrirent la voie à l'invention de la caméra. Les physiciens musulmans découvrirent également les causes de l'affaiblissement de la vue, et menèrent des opérations de cataracte un millier d'années avant les Européens.

    L'héritage scientifique de l'Islam devint la source de la renaissance européenne au début du 15ème siècle. Les scientifiques chrétiens initièrent le développement scientifique de l'Europe en se basant sur le savoir de leurs homologues musulmans.

    La lumière de l'Islam les illumina eux aussi.

    La grande civilisation de l'Islam

    Une des qualités les plus distinctives des musulmans, ayant sa racine dans l'Islam est leur sens développé de l'art et de l'esthétique. Le paradis illustré dans le Coran est un endroit de la plus haute qualité, du goût le plus délicat, et simplement d'une splendeur époustouflante. Les musulmans portant ce sens artistique dans leurs cœurs créèrent de fantastiques œuvres d'art, et les terres qu'ils gouvernaient devinrent les plus modernes et les plus développées dans le monde.

    A mesure que l'Islam continuait à se répandre dans toutes les directions à partir de l'Arabie après la mort du Prophète, il apportait avec lui développement et richesse.

    Partout où ils allaient, les musulmans apportaient avec eux la civilisation. En l'occurrence, en Tunisie, ils conçurent un système génial de purification de l'eau pour répondre aux besoins de la cité en eau potable. Deux grands bassins liés entre eux furent construits pour distiller l'eau. Les impuretés, se précipitant vers le fond ou flottant sur la surface étaient éliminées et l'eau acheminée vers la cité à travers des tuyaux de transmission.

    Les ingénieurs musulmans construisirent également des mécanismes pour transporter l'eau vers les cités.

    La capitale Bagdad était la plus grandiose et la plus moderne ville du monde. Le plan de la cité et son architecture étaient hors ligne. Un voyageur ayant visité la cité écrit:

    Toutes les avenues de Bagdad sont sillonnées de jardins, de parcs, de manoirs, de places, de galeries marchandes et de bains turcs. Cette ville merveilleuse s'étend sur les deux côtés le long de la rivière sur plusieurs kilomètres.

    Un autre centre important de l'Islam se trouvait en Espagne. La région musulmane d'Andalousie était la plus moderne en Europe. La capitale, Cordoba, était une ville splendide, avec son architecture, ses boulevards ordonnés et bien éclairés, librairies, hôpitaux, et palais.

    Durant la même période, les plus grandes cités d'Europe, comme Londres et Paris, étaient sordides, sombres et désordonnées. C'est pour cela que les Européens ayant visité Cordoba étaient impressionnés par la splendeur, la culture et l'art dont ils pouvaient jouir dans la cité.

    La ville de Cordoba dans le 9ème et 10ème siècle était l'une des plus grandes et des plus sensationnelles villes d'Europe. Nous avons des descriptions des personnes qui parlent des fleurs partout, des rues ouvertes, de la lumière prodigieuse. Les villes du nord étaient sombres. Cordoba avait l'eau courante. Les gens vivaient dans de grandes maisons. Par contre, à Paris, les gens habitaient dans des cabanes au bord de la rivière.
    Sheila Blair, Boston College, USA

    Un des travaux splendides d'architecture qui reste est la cathédrale catholique en centre ville. C'était initialement une mosquée mais elle fut convertie plus tard en une église. L'intérieur de la mosquée était esthétiquement ahurissant et les chrétiens venant à Cordoba étaient stupéfaits par sa beauté.

    Dans le 10ème siècle, il y avait une religieuse saxonne portant le nom imprononçable de Hrotsvitha qui appela la Cordoba Médiévale "l'ornement du monde". Elle était très prise par l'endroit, même si elle était une religieuse chrétienne.
    Carole Hillenbrand, Edinburgh University

    Un des travaux d'architecture les plus splendides en Andalousie était le Palais d'Alhambra, un exemple magnifique d'art et d'esthétique musulmans. Dans le style sublime du palais, on peut sentir les grands esprits éveillés par l'Islam en ses adeptes. Les jardins d'Alhambra avaient des fontaines sophistiquées construites en utilisant des systèmes gravitationnels. Les concepteurs musulmans d'Alhambra étaient inspirés par la description du paradis dans le Coran.

    A part l'architecture, les musulmans étaient également les plus avancés dans le monde en terme de style et de qualité des habits qu'ils portaient. Les meilleurs tissus luxueux, dont le monde n'avait jamais connu de pareils auparavant, étaient tissés dans les fabriques des musulmans. Les tissus et les habits produits chez les musulmans étaient des marques de prestige parmi l'élite d'Europe, et la mode mondiale était dictée par les musulmans.

    Les européens devaient même apprendre des musulmans à se baigner et à utiliser le savon. La haute culture, le goût raffiné et la pensée profonde que Dieu enseigna à l'humanité dans le Coran avaient illuminé le monde entier.

    Dans cet article, nous avons exploré quelques faits très significatifs. Nous avons vu que l'Islam, dès les premiers moments de sa révélation au Prophète, mena vers la vérité, la réalité et la beauté. Les musulmans, éclairés par les valeurs du Coran, apportèrent avec eux la tolérance, la raison, la science, l'esthétique, l'hygiène et la santé partout où ils allèrent. Alors que l'Europe était agitée dans un monde ténébreux de fondamentalisme et de barbarisme, le monde musulman avait la civilisation la plus moderne et la plus avancée sur terre.

    Toutes les valeurs et la connaissance que les européens acquirent des musulmans jouèrent un rôle très important dans le développement ultérieur de la civilisation occidentale.

    D'autre part, le marasme ultérieur observé dans le monde musulman a été causé par l'abandon des valeurs de la raison, de l'ouverture d'esprit, et de l'honnêteté enseignées par le Coran.

    Nous ne devons jamais oublier que les musulmans étaient les représentants d'une grande religion, qui construisit l'une des plus grandes civilisations dans le monde à partir du néant.

    La source de cette religion est le Coran. C'est le principe conducteur, qui mène les gens de l'obscurité vers la lumière. Comme Dieu a dit à Son messager:

    Alif, Lam, Ra. (Voici) un livre que nous avons fait descendre sur toi, afin que - par la permission de leur Seigneur - tu fasses sortir les gens des ténèbres vers la lumière, sur la voie du Tout Puissant, du Digne de louange. (Coran, 14: 1)


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  •     La majorité des musulmans du monde est sunnite (plus de 85%).
    Ils s'appellent ainsi, faisant référence à la Sunna (Tradition islamique) qu'ils appliquent.
    Au sein du mouvement sunnite, l'on distingue actuellement
    quatre grandes écoles d'interprétation (Madhab).



    Dieu a mis au service de cette religion des savants pieux et dignes de confiance, vers qui il faut se tourner pour acquérir la science. Nous comprenons d'un verset ce qui signifie :

    « Questionnez les savants lorsque vous ignorez le jugement d'une question ».


    Parmi les savants, auxquels le verset fait allusion, il y a Abou Hanifa, Achafii^iy, Malik et Ahmad Ibnou Hanbal, les fondateurs des quatre école sunnites :

    - Les Hanafites :
    Lancé par Abu Hanifa (Née en 80 H). Les hanafites sont pour la plupart les musulmans de Turquie, d'Inde, du Pakistan,...

    - Les Malikites :
    Influencée par Malik ibn Anas (née en 93 H). Ils se retrouvent principalement en Afrique du nord , au Soudan, et afrique de L'ouest.

    - Les Shafiites :
    héritée du juriste musulman Al Shafii (née en 150 H), ils se retrouvent dans le Golfe persique, en egypte, en Indonésie, aux comores...


    - Les Hanbalites :
    De Ahmad ibn Hanbal (née en 164 H), Ce mouvement se retrouve essentiellement en Arabie Saoudite.

    La jurisprudence islamique est le fait de légiférer sur des lois religieuses à propos des quelles il n'existe aucun texte explicite, ni dans le Qu^uran ni dans les hadiths.

    Elle permet donc de savoir quelles sont les choses qui sont autorisées et celles qui ne le sont pas, de distinguer les actes obligatoires des actes recommander dans les pratique rituels etc... en se basant sur le Coran et la Sunna et selon des règles bien précises.

    Le musulman peut choisir n'importe laquelle des 4 écoles sans avoir peur de s'égarer.
    Chacune de ses écoles se valent, certains sont plus strict ou plus souple qu'une autre dans certaines questions.

    Ces quatre écoles se reconnaissent officiellement et constituent le Sunnisme, c'est à dire l'ensemble des « gens de la tradition (sunna) et de la communauté ».

     

     

     

    L'IMAM ABOU HANIFAH AN-NOU^MAN

    L'Imam Abou Hanifah  An-Nou^man représente un étendard principal qui en devance bien d'autres dans les domaines de la théologie et en particulier ^ilmou l-kalam qui est la science de l'argumentation rationnelle dans la croyance. Il l'était également dans la science de la jurisprudence dont il est fondateur de l'une des quatre Ecoles. Le grand Imam Abou Hanifah An-Nou^man est souvent appelé al-Imam al-'akbar ou al-Imam al-'a^dham, ce qui signifie le plus grand et le plus éminent.

    L'Imam jurisconsulte Abou Hanifah, que Allah l'agrée, n'aurait pas atteint cet éminent degré de savoir, de mérite et de facilité d'argumentation décisive s'il ne possédait pas une très forte perspicacité, un esprit très éveillé et une très bonne mémoire. On rapporte de lui beaucoup d'anecdotes impressionnantes dans le domaine de la jurisprudence et de la Loi, ce qui témoigne qu'il a dépassé ses pairs par son intelligence.

    On rapporte qu'un homme lui demanda : « Imam, j'ai enterré de l'argent, il y a longtemps de cela et j'ai oublié l'endroit. » Abou Hanifah lui répondit : « Va prier toute une nuit jusqu'à l'aube, sûrement tu te souviendras de l'endroit où tu as enterré cet argent. Si Allah le veut. » L'homme fit donc ce que lui dit l'Imam, il eut le temps de passer un quart de la nuit en prière et il se rappela de l'endroit. Il se rendit alors auprès de Abou Hanifah que Allah l'agrée et lui raconta ce qui s'était passé. L'Imam Abou Hanifah dit alors : « Je savais que le Chaytan n'allait pas te laisser faire la prière toute la nuit. Puisses-tu achever cette nuit en faisant des prières pour remercier Allah parce que tu as retrouvé le trésor ? »

    Les historiens rapportent dans leurs livres beaucoup d'histoires à propos de son extrême intelligence et de sa perspicacité.



    SA GENEALOGIE :

    Il est Abou Hanifah an-Nou^man fils de Thabit. L'historien Ibnou Khillikan dit qu'il est : « Abou Hanifah An-Nou^man fils de Thabit fils de Zouta fils de Mah le spécialiste des Lois de l'Islam et il est de la ville de Koufah. » Koufah est une ville d'Iraq à proximité de Bagdad. Il est affilié au clan de Taymou l-Lah bin Tha^labah. Un autre rapporte au sujet de sa généalogie qu'il s'appelle an-Nou^man fils de Thabit fils de an-Nou^man fils de al-Marzouban. Il est né au cours de l'an 80 de l'Hégire. Il faisait du commerce de tissus.

    Il a commencé à apprendre et à étudier les sciences religieuses depuis son jeune âge pour se consacrer par la suite à l'enseignement et à l'émission des décrets de la Loi, ce que l'on appelle les fatawa.

    Il a eu le privilège de rencontrer six Compagnons et de transmettre d'eux la tradition prophétique. Ces compagnons sont Anas bin Malik, ^Abdou l-Lah bin Anas, Wathilah bin al-'Asqa^, ^Abdou l-Lah bin 'abi 'Awfa, ^Abdoullah bin Jouz' Azzabidiy et Ma^qil bin Yaçar.

    Il a étudié la Loi principalement auprès de Hammad bin 'abi Soulayman.

    Il a assisté aux assemblées de cours et de transmissions de la tradition prophétique de ^Ata' bin 'abi Rabah, de Abou Ishaq as-Sabi^iy, de Mouharib bin Dathar, de al-Haytham bin Habib as-Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallamwaf, de Mouhammad bin al-Mounkadir et de Nafi^ le serviteur de ^Abdou l-Lah bin ^Oumar.

    Il a été disciple de certains éminents chouyoukh, ce qui lui a permis de rapporter d'eux des traditions prophétiques, tels que l'Imam Abou Ja^far Mouhammad al-Baqir bin ^Aliy bin al-Houçayn bin ^Aliy bin Abi Talib, de Abou l-Haçan Zayd bin al-Houçayn et de Abou Bakr Mouhammad bin Chihab az-Zouhriy.

    Le nombre de ses chouyoukh parmi les tabi^in de qui il a rapporté des traditions prophétiques a atteint deux cents environ. A savoir les tabi^in sont les disciples des Compagnons.

    Parmi ses élèves, il y avait ^Oubaydou l-Lah bin al-Moubarak et Waki^ ainsi que d'autres.Les plus célèbres d'entre eux sont le juge Abou Youçouf et Mouhammad bin al-Haçan ach-Chaybaniy.



    SA SCIENCE ET LA FORCE DE l'ARGUMENTATION :

    L'Imam était, que Allah l'agrée, jurisconsulte absolu et possédait une argumentation particulièrement forte . Dans son temps, il était l'épée de la tradition prophétique brandie au-dessus des têtes des Mou^tazilah. En effet, il a suivi de près leurs assemblées dans les différents pays où ils se trouvaientt, débattu avec eux et il y a établi les arguments décisifs contre eux. Dans le domaine de ^ilmou l-kalam qui est le domaine de l'argumentation rationnelle dans la croyance, il a atteint un tel degré qu'il était désigné du doigt. Il était l'appui de 'Ahlou s-Sounnah mais aussi le plus célébre d'entre eux à riposter contre les gens de l'égarement, et particulièrement les Mou^tazilah. L'auteur de at-Tabsirah al-Baghdadiyyah, Abou Mansour ^Abdou l-Qahir at-tamimiy al-baghdadiy a rapporté de l'Imam Abou ^Abdi l-Lah as-Saymariy que l'Imam était, de son époque, le maître de ^ilmou l-kalam

    Al-Khatib dit dans son livre at-Tarikh que Harmalah bin Yahya a rapporté que l'Imam ach-Chafi^iy a dit : «Quiconque voudrait approfondir ses connaissances de la Loi restera moins fort que Abou Hanifah.»

    Aussi, ach-Chafi^iy a rapporté qu'il a été dit à l'Imam Malik que Allah l'agrée : « Aurais-tu vu 'Abou Hanifah ? » Il a répondu : «Oui, j'ai vu un homme qui, s'il te parle au sujet de cette poutre pour prouver qu'elle est en or, réussira à établir son argument.» Al-Khatib, dans son livre Tarikhou Baghdad, c'est-à-dire l'histoire de Baghdad, a cité également que Abou Hanifah s'était vu dans le rêve en train de creuser la tombe du Prophète  ; alors il a envoyé quelqu'un demander l'interprétation du rêve à Ibnou Sirin qui a répondu : « L'auteur de cette vision se verra gagner un grand degré de savoir sans précédent. »



    SA CROYANCE :

    L'Imam, que Allah l'agrée, avait la croyance du Prophète (Que Allah l'élève davantage en grade) et des Compagnons, que Allah les agrée. En effet, il a rencontré certains d'entre eux et a appris auprès d'eux. Son état est similaire à celui des savants parmi les Salaf qui avaient la croyance de l'unicité et considéraient impossible que Allah très vénéré ait pour attribut des ressemblances aux créatures, un corps ou qu'Il soit dans un endroit. Et la preuve en est sa parole dans son livre al-fiqhou l-'Absat qui est : « Allah était alors qu'il n'y avait pas d'endroit, Il était avant de faire exister la création, Il était alors qu'il n'y avait pas encore de notion de lieu, il n'y avait ni création ni rien et c'est Lui Le créateur de toute chose.»

    Parmi ses précieuses paroles dans le domaine de la négation de toute comparaison à Allah très vénéré et la négation de tout attribut corporel Le concernant, il y a sa déclaration dans al-Fiqhou l-'Akbar : « Son yad est un attribut qui Lui est propre et qui est sans comment.» Il veut dire que le mot yad est un attribut propre à Allah mais qui n'est pas un membre corporel ; ainsi il n'y a ni comment ni description possible à son sujet.

    Il a dit aussi : « Allah est Un, non pas selon la notion du nombre mais dans le sens qu'Il n'a pas d'associés. Il n'a pas engendré, Il n'a pas été engendré, et n'a nul égal. Il n'est ni corps ni adjectif affilié aux substances. Il n'est pas concerné par une limite, Il n'a pas d'opposé ni d'égal ni de ressemblant. Il ne ressemble à aucune chose de Sa création et rien de Sa création ne Lui ressemble. Il existe et ne ressemble à aucune chose de ce qui existe.»

    Il était de ceux qui exemptaient Allah très vénéré des sons, des lettres et des langues. Puisqu'il a montré que la parole de Allah n'a ni début ni fin et que Sa parole n'est ni lettres ni sons, et ceci dans son recueil al-Fiqhou l-'Absat dans lequel il dit : « Il a pour attribut la parole mais elle est différente de la nôtre. Nous parlons à l'aide de moyens corporels tels que les lieux d'articulation et les sons. Quant à Allah très vénéré, Il a l'attribut de la parole sans organes et sans les sons. En effet, Ses attributs ne sont ni créés ni dotés de début. Le changement d'état et la différence des façons d'être surviennent par rapport aux créatures. Celui qui dit que les attributs divins sont dotés de début ou créés ou bien refuse de s'y prononcer ou bien en doute, alors il est mécréant.»

    Dans toutes ses citations, il y a un exposé explicite et une preuve éclatante montrant que ^ilmou l-kalam qui est la science sur l'unicité divine et qui concerne la connaissance de ce qui est obligatoirement et irréfutablement parmi les attributs de Allah, et de ce qui est impossible qu'il en fasse partie, est une science louable. En effet, l'Imam Abou Hanifah que Allah l'agrée, était celui qui s'occupait le plus de ^ilmou l-kalam à son époque, chose qui prouve que cette science est louable. L'approfondissement de Abou Hanifah dans ce domaine de connaissance était son arme brandie contre les groupes hérétiques qui diffusaient l'égarement et en particulier les Mou^tazilah. Il suivait les Mou^tazilah de ville en ville et de pays en pays, et il a vaincu leurs prétentions, a annulé leurs propos équivoques et a montré au grand jour que leur enseignement est faux.

    Les deux livres de l'Imam Abou Hanifah : al-Fiqhou l-'Akbar et al-Fiqhou l-'Absat représentent une preuve éclatante qu'il était versé dans ^ilmou l-kalam. Nous remarquons cela à travers l'établissement des arguments rationnels et ceux tirés des textes coraniques et prophétiques. Ses exposés étaient pionniers dans ^ilmou l-kalam selon le madh-hab de 'Ahlou s-Sounnah.



    LES MERITES DE L'IMAM ABOU HANIFAH

    L'Imam Abou Hanifah, que Allah l'agrée, était un homme détaché des mondanités et des attirances de ce bas-monde, il était scrupuleux et pieux. Son caractère était dense de crainte pieuse et d'humilité. Il invoquait ou priait Allah très vénéré constamment.
    Parmi ce dont Abou Hanifah était réputé, il y a le fait qu'il accomplissait la prière de fajr (la prière du matin) avec les mêmes ablutions que celle de ^icha' et ce, pendant 40 ans. Il passait toute la nuit en prière, récitant le Qour'an en entier au cours d'un seul cycle (une rak^ah) de la prière. Les gens du voisinage qui entendaient ses pleurs dans la nuit ressentaient de la compassion pour lui. Aussi, il est connu qu'il a récité le Qour'an en entier sept mille fois dans le lieu même où il est décédé.

    Yazid bin al-Koumayt a dit : « Abou Hanifah était quelqu'un d'une très forte crainte pieuse de Allah, alors une nuit, lors de la prière de ^icha', le muezzin ^Aliy bin al-Houçayn a récité la sourate « Idha Zoulzilati » (lorsque la terre sera secouée) ; Abou Hanifah priait derrière lui en le suivant. Lorsqu'il a achevé la prière et que les gens sont sortis de la Mosquée, j'ai vu Abou Hanifah assis en train de méditer et de respirer fort. A mon tour, je suis sorti en laissant la lampe de la Mosquée avec très peu d'huile au point qu'elle allait s'éteindre. A l'aube, je suis revenu à la Mosquée alors que le temps de fajr avait commencé et me voilà de nouveau devant Abou Hanifah, debout en prière, se tenant la barbe par la main et implorant Allah en disant : "Ô Toi Qui rétribues en bien ne serait-ce qu'un atome de bien, et Qui rétribues en châtiment ne serait-ce qu'un atome de mal, protège Ta créature an-Nou^man du feu, de tout mal qui l'y rapprocherait et fais-le entrer dans Ta Miséricorde.” J'ai alors fait l'appel à la prière de fajr en voyant la flamme de la lampe s'étouffer. Quand je suis rentré dans la Mosquée auprès de lui, il m'a dit : "Ne divulgue pas ce que tu as remarqué chez moi.” Ensuite, il a fait deux rak^ah et a attendu, assis, que je fasse le petit appel à la prière (al-'iqamah) et il a fait la prière de as-soubh avec nous en ayant les ablutions du début de la nuit.»

    Le calife abbassyde al-Mansour a voulu le charger du poste de juge mais il a refusé. Al-Mansour a juré pour que Abou Hanifah accepte mais l'Imam a juré aussi qu'il n'acceptera pas. Ar-Rabi^ bin Younous, le portier et garde du Calife, s'adressa à Abou Hanifah et lui dit : « Ne vois-tu pas le commandant des croyants en train de jurer ? » Et Abou Hanifah a répondu : « Le Commandant des croyants est plus capable de payer l'expiation de son serment manqué que moi. » Et il a refusé le poste.

    Le portier et garde du calife abbassyde al-Mansour a rapporté qu'il a vu al-Mansour débattre avec Abou Hanifah au sujet de sa proposition à Abou Hanifah de le charger du poste de juge. Abou Hanifah lui a dit alors : « Crains Allah et ne soumets pas les sujets dont Allah t'a confiés la responsabilité sauf à quelqu'un qui craint pieusement Allah, quant à moi, je ne suis pas sûr même quand je suis satisfait, alors comment l'être quand je suis en colère ? De plus, je n'en suis pas digne ! »

    Al-Mansour lui a dit : « Tu mens, au contraire, tu en es digne ! » Abou Hanifah rétorqua : « Tu viens de trancher en ma faveur et contre toi-même, comment pourrais-tu nommer un juge chargé de ce dont tu as la responsabilité alors qu'il est menteur ? »

    Aussi, Yazid bin ^Oumar bin Houbayrah al-Fizariy était un gouverneur et avait voulu charger Abou Hanifah du poste de juge dans Koufah à l'époque de Marwan bin al-Hakam l'omeyyade, mais Abou Hanifah a refusé ; alors Yazid al-Fizariy l'a puni pour cent dix coups de fouet, lui en donnant chaque jour dix. Et lorsqu'il a vu son obstination à refuser, il l'a libéré.



    SON DECES :

    Le décès de l'Imam Abou Hanifah est survenu au cours de l'an 150 de l'Hégire, le 11 de Joumada I, et c'est au cours de cette même année qu'a eu lieu la naissance de l'Imam Ach-Chafi^iy. Certains racontent que la nuit du décès, il était en prison pour avoir refusé le poste de juge. D'autres rapportent que non.

    Le jour de son enterrement, cinquante mille personnes accompagnèrent son cercueil jusqu'à la tombe. Et, après la prière funéraire en sa faveur, il a été enterré dans le cimetière de Khayzaran à Bagdad.

     

     

     

    L'IMAM MALIK


    Son arrière grand-père, 'Abou ^Amir, était un grand compagnon qui a assisté à toutes les batailles menées par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam à l'exception de celle de Badr.
    Son grand-père, Malik bin 'Abi ^Amir, était un grand tabi^iy et un de leurs savants. Il était l'un des quatre qui ont eu le privilège de prendre le corps de ^Outhman bin ^Affan, la nuit, pour l'enterrer.
    Son père lui aussi était un savant.

    L'Imam Malik  Radhi Allah 'Anhou est né en 93 de l'Hégire. Sa mère l'a porté durant trois ans.
    Il était grand, majestueux, presque chauve, sa barbe était blanche et la couleur de sa peau était blanche tirant vers le blond.

    A la fin de sa vie, l'Imam Malik est tombé malade. C'était un dimanche. Il resta ainsi durant 22 jours puis il mourut, un dimanche, le 11 Rabi^ou l-'Awwal de l'année 169 de l'Hégire.
    Ses enfants s'appelaient Yahya, Mouhammad, Hammad et 'Oummou 'Abiha.
    Parmi les meilleures choses que l'Imam Malik ait laissées pour la communauté, nous pouvons citer son œuvre intitulée Al-Mouwatta'.
    Ce livre était une creation très importante et éminemment digne d'intérêt. En effet, ni les compagnons, ni les tabi^in ne notaient les hadith et ces derniers étaient transmis oralement. Les hadith étaient ainsi transmis et retenus jusqu'à ce que les savants prissent peur que la science ne disparaisse avec la mort des grands savants. C'est ainsi que notre maître ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, a ordonné à l'un des savants de son époque, de noter la Sounnah et d'écrire les hadith du Messager de Allah (saws).
    L'Imam Malik a rapporté ce fait et a précisé qu'il avait en plus ordonné aux savants de toutes les régions, de mettre eux aussi par écrit tout ce qu'ils savaient.

    Puis, à l'époque des tabi^in, on commença à classer les hadith et à noter la Sounnah dans des recueils. Cela se passait à une époque où les savants étaient en grand nombre dans les villes, mais il y avait aussi beaucoup d'hérétiques tels que les Khawarij, les Qadariyyah et les Chïtes.
    C'est ainsi que parmi les premiers à avoir rassemblé la Sounnah dans des recueils, nous pouvons citer, entre autres, Ar-Rabi^ bin Sabih. Mais ils écrivaient des chapitres de manière éparse jusqu'à ce que les savants de la deuxième moitié du deuxième siècle commencèrent à bien noter les lois (c'est-à-dire que les chapitres des hadith formaient les chapitres des lois). C'est dans ce contexte que l'Imam Malik écrivit Al-Mouwatta'. Mais il est à noter que dans son œuvre, il sélectionna les hadith les plus sûrs, rapportés par les savants du Hijaz . Il y adjoignit beaucoup de paroles de sahabah ainsi que beaucoup de fatawa des tabi^in .
    Ensuite vinrent des Imam qui composèrent des recueils avec uniquement des paroles prophétiques, cela se passa à la fin du deuxième siècle.

    Le livre Al-Mouwatta' était considéré comme étant le livre le plus sûr à propos de la Sounnah, jusqu'à ce qu'apparaisse le Sahih de l'Imam Al-Boukhariy, qui est en fait un recueil ne contenant que des paroles prophétiques.
    Les savants disent que l'Imam Malik avait écrit une dizaine de milliers de paroles prophétiques, puis il a commencé à sélectionner les plus sûres pendant 40 ans et que c'est la raison pour laquelle il a intitulé son œuvre Al-Mouwatta', qui signifie : Qui a été fait lentement.

    ^Oumar bin ^Abdi l-Wahid, un disciple de l'Imam Al-'Awza^iy, a dit : "Nous avons récité Al-Mouwatta' devant l'Imam Malik (pour l'apprendre) pendant 40 jours. Il nous dit alors : "C'est un livre que j'ai écris durant 40 ans et vous l'avez étudié et appris pendant 40 jours; ce que vous en comprenez est bien peu..." L'Imam Malik, en parlant de son enfance a dit dans le sens approché : " J'ai dit à ma mère : "Permets-tu que je sorte pour demander la science ?" (Il était alors à Médine, la ville du prophète où il lui suffisait d'aller dans n'importe quelle mosquée pour trouver des savants). Elle m'a dit : " Viens, je vais t'habiller comme les hommes de la science". Alors elle m'a mis le turban sur la tête... Puis elle m'a dit : "Vas maintenant et note." Et il a précisé : Elle me disait souvent : "Vas chez Rabi^ah" (C'est à dire chez l'Imam Rabi^atou r-Ra'y).

    Cela nous montre ô combien sa mère était sage et pieuse !

    L'Imam Malik rapporte : " J'avais un frère qui était de l'âge de l'Imam bin Chihab Az-Zouhriy (Az-Zouhriy n'est autre que le chaykh de l'Imam Malik). Un jour, notre père nous a posé une question dans le domaine de la chari^ah. Mon frère répondit correctement alors que je me trompai. Par la suite, mon père me dit : " Les pigeons t'ont-ils tellement préoccupé que tu n'as pas recherché la science ?".
    C'est alors que je me suis faché et que j'ai décidé de me consacrer à apprendre auprès de Ibnou Hourmouz. Cela dura sept ans durant lesquels je ne rapportais que de lui. Je mettais dans ma manche des dattes que je distribuais à ses enfants en leur disant: "Si quelqu'un vous demande où est le chaykh (votre père), dites qu'il est occupé !".

    Notre maître l'Imam Malik possédait une mémoire brillante et il nous le prouve lorsqu'il nous rapporte : "Un jour, Ibnou Chihab a récité pour moi 40 hadith et plus encore. Parmi ces hadith, il y en avait qui étaient très longs. Je les ai retenus puis je lui ai demandé de me réciter à nouveau les quelques hadith qui étaient en plus des 40. Il refusa et je lui dit alors : "Si vous étiez à ma place, n'auriez-vous pas aimé qu'on les répéta pour vous?". Il répondit par l'affirmative et il les répéta. C'est ainsi que je vis que tout ce que j'avais retenu était correct."
    Il a dit aussi : "Les gens ont maintenant une mauvaise mémoire. J'allais chez Sa^id Ibnou l-Mouçayyib, ^Ourwah, Al-Qaçim, 'Abou 'Ouçamah, Salim, et d'autres encore ... Je faisais une tournée et auprès de chacun d'eux, j'apprenais 50 à 100 hadith et je n'ai jamais mélangé les hadith de l'un avec ceux des autres. "

    Allah ta^ala nous dit dans le Qour'an :
    ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien." Et en effet, Allah a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Malik  .
    Notre maître l'Imam Malik éprouvait un profond respect pour le Prophète (saws) et pour sa parole.
    A ce sujet, on rapporte que lorsque les gens venaient chez lui, il leur envoyait sa servante qui leur demandait : "Le chaykh vous demande si ce que vous cherchez est le hadith ou bien des réponses à des questions." S'ils disaient : "Nous avons des questions à lui poser", il sortait et donnait des fatawa. Par contre, s'ils disaient: "Nous recherchons le hadith", il leur faisait dire de s'asseoir puis il allait prendre un bain, se parfumait, s'habillait avec des vêtements propres, mettait le turban. On disposait pour lui une chaire face aux gens et il venait, rempli de la crainte de Allah. Et jusqu'à ce qu'il termine, on faisait brûler de l'encens.
    Une fois, l'Imam ^Abdoullah Ibnou l-Moubarak a dit : "J'étais chez l'Imam Malik alors qu'il nous citait des hadith et j'ai remarqué qu'un scorpion le piquait, et ce, à 16 reprises. Lui, changeait de couleur, devenait jaune, mais n'interrompit jamais le hadith du prophète ". Lorsqu'il eût terminé et que les gens furent partis, je vins lui dire : " 'Abou ^Abdillah, j'ai vu de vous ce qui était absolument étonnant aujourd'hui !". Il me répondit: "Oui, j'ai persévéré parce que je respecte les paroles du prophète  ". (Cela signifie qu'il ne voulait, en aucun cas, interrompre la parole du Prophète, fusse pour 16 piqûres de scorpion !).
    Un de ses disciples a dit : "On posait des questions (au sujet de la jurisprudence) à l'Imam Malik. Il répondait alors à celui qui avait posé la question: "Vas jusqu'à ce que j'aie réfléchi à la réponse". Puis il hésitait avant de répondre. Nous l'interrogeâmes à ce sujet, il se mit alors à pleurer et dit : "Je crains d'avoir beaucoup de questions le jour qui n'est pas comme tous les autres jours".

    Il disait par ailleurs : "Celui qui aime répondre aux questions concernant la religion, qu'il pense qu'il s'expose par cela au paradis ou à l'enfer et qu'il réfléchisse à la façon de s'en sortir au jour dernier puis, qu'après cela, il réponde. Et il n'y a rien de plus dur pour moi que de répondre à une question sur le halal et le haram car cela (la réponse) est une affirmation d'une Loi de Allah et j'ai connu des hommes de science dans notre pays (en parlant de Médine) pour qui, répondre à une question concernant le halal et le haram était aussi terrible que de subir la mort".
    Pourtant aussi savant, intelligent et saint qu'il était ; Malik, que Allah l'agrée, ne répondit un jour qu'à 6 questions sur les 48 qui lui furent posées, et au sujet de celles restées en suspens il dit : "Je ne sais pas".
    Il était si majestueux qu'on le comparait à un sultan car il était très écouté. Et il était si modeste qu'il s'est accusé lui même de ne pas avoir été sincère après qu'il eut écrit Al-Mouwatta'. C'est ainsi qu'il dit : "Je le mets dans l'eau et s'il se mouille, c'est que je ne suis pas sincère et je ne le récupèrerai pas". Alors il le mit dans l'eau et le livre ne fut pas mouillé.

    Chers frères, chères soeurs, il faut apprendre auprès des grands savants qui ont suivi les traces des élites, comme l'Imam Malik. Que l'on soit modeste, que l'on ne se prenne pas pour des jurisconsultes, que l'on ne réponde pas aux questions avant même qu'elles soient posées et que l'on ne dise pas que les jurisconsultes sont des hommes comme nous et que nous pouvons faire comme eux !

     

     

     

    L'IMAM ACH-CHAFI^IYY


    Il s'agit de Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad Ibnou Idris ibni l-^Abbas Ibnou ^Othman Ibnou Chafi^ ibni s-Sa'ib Ibnou ^Oubaïd Ibnou ^Abdi Yazid Ibnou Hachim ibni l-Mouttalib ibni ^Abdi Manaf. ^Abdou Manaf est l'ancêtre du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Chafi^, l'aïeul de Ach-Chafi^iy, a pu, alors qu'il était encore très jeune, rencontrer le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. La mère de l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée est Fatimah bintou ^Oubaydi l-Lah ibni l-Hasan ibni l-Housayn Ibnou ^Ali Ibnou abi Talib.

    ^Amrou Ibnou Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallamad dit, l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, m'a dit : "Je suis né à ^Asqalan. Lorsque j'eus deux ans, ma mère m'a amené à La Mecque et je cherchais passionnément deux choses, le tir et la recherche de la connaissance. Au sujet du tir, j'ai obtenu tellement de succès que j'arrive à toucher dix cibles sur dix tirs". Mais il n'a pas parlé de la connaissance. Alors je lui ai dit: "Par Allah, tu es dans le sujet de la connaissance plus grand encore que ce que tu l'es dans le domaine du tir". Il est né en l'an 150 de l'Hégire, qui est l'année du décès de l'Imam Abou Hanifah que Allah les agrée.
    LES CHOUYOUKHS DE L'IMAM ACH-CHAFI^IY

    Il a étudié auprès d'environ 80 chaykhs qui comptaient parmi les plus éminents de leur siècle. Nous en citons quelques uns: Soufyan Ibnou ^Ouyainah, Malik Ibnou Anas, Foudayl Ibnou ^Iyad, Mouhammad Ibnou l-Hasan Ach-Chaybani et ^Abdou l-Lah Ibnou l-Moubarak. Beaucoup de grands ^Oulama' ont été formés auprès de lui. Parmi eux, on compte ceux qui sont des jurisconsultes comme l'Imam Ahmad Ibnou Hambal et l'Imam Abou Thawr que Allah les agrée, et beaucoup de ceux qui ont transmis son madh-hab sont cités parmi les ^Oulama' les plus importants.

    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, possède beaucoup de mérites, ce qui n'est pas accordé à tout le monde. D'abord, son ascendance qui le rend proche du Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam. Ensuite, sa droiture et sa croyance pure qui est loin d'être altérée par les hérésies, ou encore sa générosité et la noblesse de son caractère. Et encore sa connaissance étendue dans le domaine de la Sounnah, ce qui lui permettait avec beaucoup d'aisance de trancher quant à la fiabilité de ce qui est transmis.

    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a dit un jour: "Je suis parti pour être auprès de l'Imam Malik Ibnou 'Anas alors que je connaissais par coeur al-Mouwatta' ". Il m'a dit : "Présente-toi auprès de celui qui lira pour toi ". J'ai dit : "Mais je le connais ". Et j'ai commencé de réciter al-Mouwatta' devant lui. Alors il a dit : "S'il y a quelqu'un qui doit réussir, ce sera certainement ce jeune homme ».
    Il faut savoir que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait alors 13 ans
    .

    Mouslim Ibnou Khalid az-Zinjiy a dit un jour à l'Imam Ach-Chafi^iy : "Toi, ô Abou ^abdi l-Lah, par Allah, il est certes temps que tu commences à donner des fatawa". C'est à dire, sans que tu reviennes à la parole des jurisconsultes. Et c'est pour montrer que l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, était devenu lui-même jurisconsulte.

    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, avait à ce moment là 15 ans. ^Abbas Ibnou l-Housayn a dit : "J'ai entendu Bahr Ibnou Naçr dire, quand on avait envie de pleurer, nous nous disions : Venez auprès de ce jeune Mouttalibiy pour réciter al-Qour'an". Lorsque nous arrivions près de lui, il commençait par réciter le Qour'an, jusqu'à ce que les gens commencent à tomber à terre devant lui et à pleurer tout haut, tant sa voix était belle à réciter le Qour'an. Lorsque Ach-Chafi^iy voyait cela, il s'arrêtait. Cet épisode s'est déroulé alors qu'il était encore jeune à La Mecque. Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, partageait sa nuit en trois tiers, le premier pour l'étude et l'écriture, le deuxième pour la prière et le troisième pour le sommeil.

    Abou ^abdi l-Lahi Ach-Chafi^iy est resté auprès de l'Imam Malik que Allah les agrée, à Médine et ce alors qu'il était auparavant auprès des ^Oulama' de La Mecque. Après Médine, il est parti à Baghdad, et c'est là qu'il a commencé à devenir célèbre. Al-Hamidiy a dit : "Nous avions envie de répliquer contre les partisans de la déduction "Ar-Ra'you " et nous n'avions pas trouvé la bonne façon de faire, jusqu'à ce que Ach-Chafi^iy nous vienne et nous ouvre les portes". En plus de tout cela, il était très fort dans le domaine de la croyance. Il répliquait avec force contre les hérétiques et les musulmans conservent de lui beaucoup de paroles très importantes dans le domaine et de ce qui renforce les arguments de ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah contres les égarés.

    Ishaq Ibnou Rahawayh a dit, mon père m'a dit : "Ach-Chafi^iy a débattu un jour avec un faqih. Alors il a commencé à détailler, à vérifier, à aller dans la finesse des détails, et le faqih lui dit : C'est la méthode des gens de al-kalam et non la méthode des gens de al-Halal wa l-Haram". Il a répliqué : "Nous avons maitrisé cela avant ceci ".

    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, a beaucoup écrit. Nous citons certains titres parmi beaucoup d'autres : Ithbatou n-Noubouwwah : la confirmation de la mission de Prophète, ar-Raddou ^ala l-Barahimah : la réplique contre les Brahmanes, ar-Risalah : le premier écrit sur ce qui est abrogé et abrogatif dans le Qour'an et la Sounnah, le premier écrit sur Ouçoulou l-Fiqh, c'est à dire sur les règles de base de l'interprétation et de la déduction des lois à partir des textes de la Chari^ah, al-Fiqhou l-Akbar et al-Oumm : la source, sur les détails du fiqh.

    Au sujet de son décès

    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, est décédé le dernier jour de Rajab, l'année 204 de l'Hégire en Egypte. On a écrit sur sa tombe : "Ceci est la tombe de Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iy. Il témoigne qu'il n'est pas de divinité à part Allah, unique et sans associé et que Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), est le Messager de Allah. Que le paradis est une réalité, que l'enfer est une réalité, que l'heure viendra sans doute aucun à son sujet, que Allah ressuscitera ceux qui sont dans les tombes. Et que sa prière, son rituel, sa vie et sa mort sont à Allah le Seigneur des mondes qui n'a pas d'associés. Ainsi a-t-il été ordonné d'agir, et il fait partie des musulmans. Conformément à ceci il a vécu, et de même il est mort, et conformément à cela, il sera ressuscité vivant, 'In cha'a l-Lah".

    Le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Le ^alim de Qouraych remplit la terre de connaissance".

    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que d'autres grands ^Oulama' déclarent que ce hadith vise l'Imam Ach-Chafi^iy car il n'y a pas eu un ^alim de Qouraych qui eut sa notoriété. Ainsi, quand il est arrivé à Baghdad il a été suivi par un grand nombre de ^Oulama', ils abandonnaient leur Madh-hab pour adhérer au sien. Actuellement un grand nombre de peuples musulmans de part le monde suivent son Madh-hab, à titre d'exemple : l'Indonésie, la Malésie, l'Egypte, beaucoup d'états musulmans de l'ex-URSS sont à forte majorité Chafi^ite.

    Son école est suivie de façon massive en Irak et dans beaucoup de pays du Moyen-Orient. Et cela prouve davantage que l'Imam Ach-Chafi^iy est le ^alim annoncé par le Prophète Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, dans le hadith précité. Salih, le fils de l'Imam Ahmad a dit : "Mon père a marché à côté du mulet de Ach-Chafi^iy, alors Yahya' Ibnou Ma^in lui a envoyé dire: « Ô Abou ^Abdi l-Lah, tu ne t'es satisfait que par une marche aux côtés du mulet de Ach-Chafi^iy". Et l'Imam Ahmad a répondu : "Ô Abou Zakariyya, si tu avais marché de l'autre côté c'eut été plus utile pour toi".

    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a dit : "Je ne me suis pas couché depuis trente ans sans faire une invocation pour Ach-Chafi^iy".

    Al-Hamidiy disait lorsqu'il rapportait de Ach-Chafi^iy : "Le maitre des fouqaha', Ach-Chafi^iy, nous a transmis... ".

    L'Imam Abou Thawr que Allah l'agrée, disait : "Celui qui prétend qu'il a vu quelqu'un comme Ach-Chafi^iy dans sa connaissance, dans sa maitrise de la langue et son éloquence, dans son savoir, dans sa fermeté et sa maitrise des connaissances en général aura menti. Il n'avait pas d'égal".

    Abou Dawoud rapporte dans ses Sounnan de Abou Hourayrah que Allah l'agrée, que le Messager Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam, a dit ce qui signifie : "Allah envoie au terme de chaque centaine d'années pour cette communauté quelqu'un qui lui revivifie sa religion".

    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, ainsi que beaucoup de grands ^Oulama' disent que, au terme du premier siècle, c'était le calife éclairé ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz, au terme du deuxième siècle c'était l'Imam Ach-Chafi^iy, et au terme du troisième siècle c'était l'Imam Abou l-Hasan al-Ach^ariy que Allah les agrée.

    Seigneur fais que nous soyons sur le chemin des disciples des Imams véridiques, ceux qui œuvrent dans cette religion. Que Allah ta^ala accorde à l'Imam Ach-Chafi^iy constamment les expressions étendues de Sa Miséricorde.
     
     
     
    L'IMAM AHMAD IBNOU HAMBAL

    Il a été rapporté dans le sahih que le Prophète Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), a dit, ce qui signifie : "Une communauté de ma communauté ne quittera pas la vérité et restera manifeste. Elle ne sera pas affectée par ceux qui la trahiront ni par ceux qui divergent avec elle, il en sera ainsi jusqu'à ce que vienne l'ordre de Allah".Cette communauté issue de la communauté de Mouhammad Salla l-Lâhou ^alayhi wa Sallam fait nécessairement partie de 'Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens du Consensus et de la Tradition Prophétique. Nous allons en présenter l'une de ses figures emblématiques, l'un de ses saints les plus exemplaires, l'un de ses savants les plus complets, l'un des hommes les plus humbles et les plus bénis de notre communauté, il s'agit de notre maître l'Imam Ahmad Ibnou Hambal que Allah l'agrée.

    Il est Abou ^abdi-llah Ach-Chaybaniy, Ahmad Ibnou Mouhammad ibni Hambal du clan de chayban Ibnou Dhouhl. Sa généalogie rejoint celle du Prophète salla llahou ^alayhi wa sallam, au niveau de Nizar car Ahmad est de la descendance de Rabi^ah fils de Nizar alors que le Prophète salla llahou ^alayhi wa sallam, est de Ma^add fils de Nizar.
    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, est né pendant le mois de Rabi^ou l-'awwal de l'an 164. Sa mère alors qu'elle était enceinte est partie de marwou à Khouraçan pour s'installer à Baghdad où elle a accouché de son fils. Son père était soldat, il est mort à l'âge de trente ans alors que Ahmad était encore un enfant, il fut donc élevé par sa mère.

    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a commencé à apprendre la science en l'an 179 auprès de Houchaym, de Ibrahim Ibnou Sa^d, de Yazid Ibnou Haroun et auprès de Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iy que Allah les agrée; il faisait donc partie des Salaf.
    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, était un Imam dans la science du hadith et dans ses branches et un Imam dans le fiqh, le wara^ et le zouhd, c'est-à-dire dans la science des lois, le scrupule vis-à-vis du haram et le détachement des désirs de ce bas monde.

    Ibrahim al-Harbiy a dit : "j'ai rencontré trois personnes dont on n'a pas vu de pareil, les femmes seront incapables d'enfanter de tel hommes, j'ai vu Abou ^Oubayd al-Qasim Ibnou Salam que je ne compare qu'à une montagne à laquelle on aurait insufflé une âme, Bichr Ibnou l-Harith que je ne compare qu'à un homme modelé de la tête aux pieds d'esprit de sagesse et j'ai vu Ahmad Ibnou Hambal c'est comme si Allah avait rassemblé en lui la science des prédécesseurs et cela dans tous les domaines. Il dit ce qu'il veut et il tait ce qu'il veut".
    Al-Hasan Ibnou l-^Abbas a dit, j'ai dit à 'abi Moushir : "Connais-tu une personne qui conserve pour cette communauté les choses de sa religion?". Il m'a répondu : "Je ne connais personne à part un jeune homme en orient (voulant désigner par cela Ahmad)".

    Ibrahim Ibnou ch-Chamas a dit, des gens discutaient et se sont dit : "Si un problème survenait aux musulmans, à qui pourraient-ils s'adresser? Et ils ont tous reconnu à l'unanimité Ahmad Ibnou Hambal".
    L'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, le visitait fréquemment et lorsqu'on lui a fait remarquer cela il a répondu en disant, les gens disent : " Ahmad te rend visite et tu lui rends visite". Ma réponse est : "Que les bénédictions ne quittent pas sa demeure , s'il me rend visite c'est qu'il est vertueux, si je lui rend visite c'est pour son degré. Le mérite dans les deux cas revient à lui
    ".

    At-Tabaraniy et al-Bayhaqiy ont rapporté qu'une femme était atteinte de paralysie des jambes depuis 20 ans. Un jour elle dit à son fils d'aller chez Ahmad pour qu'il lui fasse des invocations. A son arrivée chez Ahmad il frappa à la porte et lui expliqua le but de sa visite. Ahmad dit alors : "J'ai davantage besoin de ses invocations qu'elle n'a besoin des miennes". Et il lui a fait une invocation. A son retour, le fils vit sa mère marcher sur ses jambes et elle lui disait : "Allah m'a accordé la guérison".Al-Manawiy rapporte que Ibnou 'abi l-Ward a dit : "J'ai vu Le Prophète et je lui ai demandé : "Qu'est-il advenu de Ahmad ?". Il m'a répondu : "Mouça va venir à toi, renseigne-toi auprès de lui". Effectivement quand j'ai vu Mouça ^alayhi s-Salam, j'ai dit alors : Ô Prophète de Allah, qu'est-il advenu de Ahmad ?". Il a dit : "Il a été éprouvé dans le bonheur comme dans la difficulté, on l'a trouvé véridique alors il a rejoint les saddiqin (véridiques)".L'Imam al-Yafi^iy a rapporté qu'un très grand saint, appelé Bilal al-Khawass que Allah les agrée, a raconté : "J'étais un jour dans le lieu où les fils d'Israël ont erré, c'est un lieu de prairies sèches. Je vis un homme qui marchait tout comme moi. J'ai pensé qu'il s'agissait de al-Khadir . Je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Malik que Allah l'agrée, il a répondu : "C'est l'Imam des Imam". Puis je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, il a dit : "Il est un des 'Awtad" (d'un très haut degré de sainteté). Puis je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'Imam Ahmad que Allah l'agrée, il a répondu : "C'est un saddiq". (degré très élevé d'entre les véridiques). Je lui ai ensuite demandé ce qu'il pensait de bichr al-Hafiy , il a répondu : "Il n'aura pas de semblable". Je lui ai dit : "Je te demande par le droit de Allah, qui es-tu ?". Il m'a alors répondu : "al-Khadir". Je lui ai enfin demandé : "Quelle est la raison pour laquelle j'ai pu te voir ?". Il m'a répondu : "C'est grâce à ta bonne conduite envers ta mère".

    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, a écrit de nombreux ouvrages dont al-Mousnad, an-Nasikh wa l-Mansoukh : l'abrogatif et l'abrogé, ar-Radd ^ala z-Zanadiqah : réplique contre les hérétiques, at-Tafsir : l'interprétation, Fada'ilou s-Sahabah : les mérites des compagnons et al-Manasik wa z-Zouhd : les ascèses et le détachement de la vie d'ici bas.

    Plusieurs savants l'ont connus et ont rapporté la science de lui tels ^Abdou r-Razzaq Ibnou Houmam, Mouhammad bnou Idris Ach-Chafi^iy, al-'Aswad Ibnou ^Amir ainsi que d'autres savants tels que les deux Imams al-Boukhariy et Mouslim que Allah les agrée.

    Al-Bayhaqiy rapporte que ar-Rabi^ a dit : "Ach-Chafi^iy m'a confié une lettre à remettre à Ahmad. Je l'ai rencontré juste après qu'il ait accompli la prière du matin (as-soubh) et je la lui ai remise". Il m'a demandé : "L'as-tu lue ?". Je lui ai répondu : "Non". "Il l'a prise et quand il en termina la lecture il a pleuré". Je lui ai demandé alors :"Ya aba ^abdi-llah, qu'as-tu lu ?" Il a répondu : "Ach-Chafi^iy m'informe qu'il a vu le Prophète dans le rêve lui dire" : "Ecris à Abou ^abdi-llah Ahmad Ibnou Hambal, passe lui mon salam et dis lui : Tu seras éprouvé et on te contraindra à dire que le Qour'an est créé. Alors ne les écoutent pas , Allah t'accordera pour cela un drapeau levé jusqu'au jour dernier". J'ai dit alors à Ahmad Ibnou Hambal : "Quelle est ma récompense pour cette nouvelle ?". Il a retiré le vêtement qu'il portait et me l'a remis. Lorsque je suis retourné chez Ach-Chafi^iy, je l'ai informé de ce qui s'était passé, alors il m'a dit : "Je ne vais pas t'attrister en te demandant ce vêtement mais trempe-le dans l'eau et donne moi de cette eau pour les bénédictions".
    L'Imam Ahmad que Allah l'agrée, conformément à la parole du Messager de Allah (Que Allah l'élève davantage en grade), a été éprouvé par les mou^tazilites. Ces derniers, soutenus par le pouvoir, essayèrent de le contraindre à dire que le Qour'an est créé. Il refusa cela car l'usage de cette expression sans en préciser le sens risque d'égarer les gens en leur faisant croire qu'il s'agit de l'attribut de la Parole et non des versets qui sont l'expression de l'attribut. Pour ce refus il a été emprisonné, fouetté et torturé jusqu'à en perdre connaissance. Il a survécu à tout cela et ce n'est qu'à l'arrivée d'un nouveau pouvoir qu'il a été libéré.
    Mourtada z-Zabidiy rapporte dans son commentaire de 'Ihya'ou ^ouloumi d-din que l'Imam Ahmad a dit à propos de Safwan Ibnou Soulaym que Allah les agrée : "On demande la pluie en parlant de lui, et la pluie tombe en citant son nom".

    Et dans le livre as-Sou'alat ^Abdou-llah, bin Ahmad Ibnou Hambal a dit : "J'ai demandé à mon père ce qu'il en est de celui qui touche la boule du minbar du Prophète et sa tombe pour rechercher la bénédiction, il a répondu, La ba'sa bi dhalik (il n'y a pas de mal en cela)".

    Harmalah a dit : J'ai entendu Ach-Chafi^iy que Allah l'agrée, dire : "Quand je suis sorti de l'Irak, je n'y ai pas laissé de plus vertueux, de plus savant, de plus scrupuleux et de plus pieux que Ahmad Ibnou Hambal".Yahya Ibnou Ma^in a dit : "Ahmad avait des qualités que je n'avais jamais vu chez un autre savant, il était mouhaddith, hafidh, savant, scrupuleux, détaché de la vie et sage".

    Un mardi soir de rabi^ou l-'awwal de l'an 241 l'Imam Ahmad que Allah l'agrée, est tombé malade de la fièvre. Sa maladie a durée 9 jours. Après quoi il décéda le vendredi 12 rabi^ou l-'awwal à l'âge de 77 ans. On rapporte que 800 000 hommes et 60 000 femmes assistèrent à son enterrement et le jour de sa mort 20 000 personnes parmi les juifs, les chrétiens et les majous se convertirent à l'Islam.

    On rapporte que Ibrahim al-Harbiy a dit : "J'ai vu Bichr al-Hafy dans mon rêve comme s'il venait de sortir de la mosquée al-Rousafa' et dans sa manche il tenait une chose". Je lui ai demandé : "Qui y a-t il dans ta manche?". Il m'a répondu : "A l'occasion de l'arrivée de l'âme de Ahmad on nous a lancé des perles et des pierres précieuses et c'est ce que j'ai pu ramasser".L'Imam Ahmad Ibnou Hambal que Allah l'agrée, a rédigé son testament dont nous citons le début : "Bismi-llahi r-Rahmani r-Rahim, ceci est ce que prescrit Ahmad Ibnou Mouhammad Ibnou Hambal, il prescrit qu'il témoigne qu'il n'est de divinité que Allah, l'Unique Qui n'a pas d'associé, et que Mouhammad est Son serviteur et Son Messager, envoyé avec la droiture et la religion de vérité, pour la manifester entièrement malgré l'opposition des associateurs. Et il prescrit à ceux qui lui obéissent de sa famille et de sa parenté d'adorer Allah parmi ceux qui L'adorent et de louer Allah parmi ceux qui Le louent, et qu'ils donnent le conseil à la communauté musulmane. Et je prescris que je suis satisfait de Allah mon Seigneur et de l'islam ma religion et de Mouhammad (Que Allah l'élève davantage en grade), mon Prophète".

    Allah ta^ala nous dit dans le Qour'an ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien".Effectivement, Allah ta^ala, a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Ahmad, que Allah l'agrée.
    Seigneur fais que nous soyons sur le chemin des disciples des Imams véridiques, ceux qui œuvrent dans cette religion.
    Que Allah ta^ala accorde à l'Imam Ahmad constamment les expressions étendues de Sa Miséricorde.
     
     
     
     
     
     
     
     



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  • Par Mohammad Amine ALIBHAYE
    - Ramadhan 1417 - (1997) -

    L’Islam propagée par la force, l’épée ? L’avis des spécialistes...

    Ni vous, ni moi, n’étions là à l’époque, pour aujourd’hui témoigner. Aussi convient-il de laisser place à quelques grands esprits ou spécialistes, afin de nous éclairer de façon impartiale. Il y a les mythes et il y a l’Histoire. Attachons nous à l’Histoire, et non aux mythes.
    Concernant cette (odieuse?) propagande, que c’était l’épée d’acier (c.à.d. la force) qui fut l’instrument moteur de l’expansion universelle de l’Islam, nous exposons ci-dessous les remarques de certaines éminentes personnalités ou érudits non-musulmans (donc non suspects de sympathie envers l’Islam) qui insistent pour réfuter ce postulat sans fondement:

    1. Mahatma K. GANDHI: “Je voulais mieux connaître la vie de celui qui aujourd’hui détient indiscutablement les cœurs de millions d’êtres humains. Je suis désormais plus que jamais convaincu que ce n’était pas l’épée qui créait une place pour l’Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C’était cette grande humilité, cet altruisme du prophète, l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès, et lui permirent de surmonter les problèmes.” Extrait du journal ‘“Young India”, cité dans “The light”, Lahore, 16/09/1924

    2. EDOUARD GIBBON (Célèbre historien britannique): “La plus grande réussite de la vie de Mohammad fut le fait d’une pure force morale, sans un seul coup d’épée.” “History of the Saracen Empire.” London 1870
    “le succès phénoménal de l’Islam est dû au caractère exceptionnel de sa spiritualité et de son programme social et politique. L’expansion de l’Islam est l’une des plus grandes révolutions de l’histoire”. “Histoire du déclin et de la chute de l’Empire Romain.” Réédition chez R. Laffont, 1983

    3. A. S. TRITTON (Historien): “l’image du soldat musulman avançant avec une épée dans une main et le Coran dans l’autre est tout à fait fausse.” “L’Islam”. Londres 1951 page 21

    4. DE LACY O’LEARY (Historien): “ L’histoire est claire sur ce point: la légende des musulmans fanatiques s’abattant sur le monde, imposant l’Islam, à la pointe de l’épée, aux peuples vaincus est un des plus fantastiques et absurdes mythes que les historiens ont pu répéter. “ Aux carrefours de l’Islam”, page 28- (Ed. originale “Islam at crossroads”, Londres 1923, p.

    5. K.S. RAMAKRISHNA RAO (Hindouiste): “ Mon problème pour écrire cette monographie est facilité du fait que nous ne sommes généralement plus alimentés par ce genre d’histoire (déformée, sur l’Islam), et il est inutile de réfuter ces déformations sur l’Islam. La théorie de l’Islam et l’Épée, par exemple, n’est plus soutenue maintenant dans un quelconque cercle d’historiens digne de ce nom. Le principe de l’Islam, “nulle contrainte en religion” (Coran 2:256), est bien connue.”
    “Mohammed le Prophète de l’Islam”, Ed. Alphabeta Paris 1992 p.21/22.

    6. JAMES A. MICHENER (Journaliste): “ Aucune autre religion dans l’histoire ne s’est propagée aussi rapidement que l’Islam.... L’Occident a largement cru que ce déferlement religieux fut rendu possible par l’épée. Mais aucun érudit moderne n’accepte cette idée et le Coran est explicite dans le soutien de la liberté de conscience.” “Islam-The Misunderstood Religion, Readers Digest” (Edition Americaine) Mai 1955.

    7. LAWRENCE E. BROWNE: “Incidemment, ces faits bien établis contredisent et rejettent l’idée si largement propagée dans des écrits chrétiens, que les musulmans, n’importe où ils allaient, forçaient les gens à accepter l’Islam à la pointe de l’épée.” The Prospects of Islam, Londres 1944.

    8. Prince de Galles: Charles d’Angleterre: “La culture islamique, dans sa forme traditionnelle, a réussi à préserver une conception spirituelle globale et complète du monde actuel; chose que nous et nos récentes générations n’avons pas cru utile de faire, en Occident....Il y a une opportunité potentielle à établir de nouveaux et précieux liens entre la civilisation islamique et l’Occident....Peut-être devrions-nous commencer déjà par recruter plus d’enseignants musulmans dans les établissements d’enseignement britanniques...” “The Weekly Telegraph” n°282 du 18 Décembre 1996.

    9. Ignacio Olagüe : “Comment une poignée de nomades, venus du fond de l’Arabie, auraient-ils pu imposer leur langue et la loi de l’Islam aux quinze millions d’habitants vivant sur les 600 000 kilomètres carrés de la Péninsule Ibérique ?” “Les arabes n’ont jamais envahi l’Espagne” chez Flammarion

    D’autres témoignages existent pour l’Inde, l’Europe Orientale, l’Asie...La liste serait en effet trop longue...

    10. Thomas Carlyle (écrivain: “une des plus riches carrières d’idées de son siècle"): “L’on a beaucoup écrit sur la façon dont Mohammad propagea sa religion par le sabre....Il y a, sans doute, beaucoup d’honnêteté de la part des chrétiens à se vanter d’avoir, eux, propagé leur religion...pacifiquement”.
    “Le culte des héros”, Londres, 1841

    11. Dr Gustave LE BON: “L’habileté politique que déployèrent les premiers successeurs de Mahomet fut à la hauteur de ses talents guerriers qu’ils surent bien vite acquérir. Dès les premiers combats ils se trouvèrent en présence de populations que des maîtres divers tyrannisaient sans pitié depuis des siècles, et qui ne pouvaient qu’accueillir avec joie des conquérants qui leur rendraient la vie moins dure. La conduite à tenir était clairement indiquée, et les khalifes surent sacrifier aux intérêts de leur politique toute idée de conversion violente. Loin de chercher à imposer par la force leur croyance aux peuples soumis, comme on le répète toujours, ils déclarèrent partout vouloir respecter leur foi, leurs usages et leurs coutumes. En échange de la paix qu’ils leur assuraient, ils ne leur imposaient qu’un tribut très faible, et toujours inférieur aux impôts que levaient sur eux leurs anciens maîtres. (...)
    La conduite d’Amrou (chef musulman - nda) en Egypte ne fut pas moins bienveillante. Il proposa aux habitants une liberté religieuse complète, une justice impartiale pour tous, l’inviolabilité des propriétés (...). Les habitants se montrèrent tellement satisfaits qu’ils se hâtèrent d’adhérer au traité et payèrent leur tribut d’avance. Les Arabes respectèrent si religieusement les conventions acceptées, et se rendirent si agréables aux populations soumises autrefois aux vexations des agents chrétiens de l’Empereur de Constantinople, que toute l’Egypte adopta avec empressement leur religion et leur langue. C’est là, je le répète, un des résultats qu’on n’obtient jamais par la force. Aucun des peuples qui avaient dominé en Egypte avant les Arabes ne l’avait obtenu. (...) Au contact des Arabes, des nations aussi antiques que celles de l’Egypte ou de l’Inde, ont adopté leurs croyances, leurs coutumes, leurs mœurs, leur architecture même. Bien des peuples, depuis cette époque, ont dominé les régions occupées par les arabes, mais l’influence des disciples du prophète est restée immuable.”
    “La Civilisation des Arabes” - Ed Le Sycomore/SFIED (Paris) - Réédition de 1985. p.81, 82- (Éd. originale en 1884, Librairie de Firmin-Didot & Cie, Imprimeurs de l’Institut, rue Jacob, 56 - Paris)

    12. Alphonse de Lamartine (écrivain et homme politique français), parlant de Mohammad (Paix sur lui): “Il a fondé une nationalité spirituelle (...), la haine des faux dieux, et la passion du Dieu un et immatériel. Ce patriotisme vengeur des profanations du ciel fut la vertu des enfants de Mahomet (les musulmans - nda); la conquête du tiers de la terre à son dogme fut son miracle, ou plutôt ce ne fut pas le miracle d’un homme, ce fut celui de la raison. L’idée de l’unité de Dieu, proclamée dans la lassitude des théogonies fabuleuses, avait en elle-même une telle vertu, qu’en faisant explosion sur ses lèvres elle incendia tous les vieux temples des idoles et alluma de ses lueurs un tiers du monde.”

    “Histoire de la Turquie” 1er Tome, p.278

    13. Dr CEASAR E. FARAH (Docteur d’histoire, Université du Minnesota, USA)
    “Ni le sabre, ni même un quelconque prosélytisme, peuvent expliquer l’expansion continuelle de l’Islam à travers les siècles. Cette croissance phénoménale doit être attribuée à son pouvoir d’attraction, et à ses capacités à répondre aux besoins spirituels et matériels de peuples adhérant en masse non à une culture pourtant propre à ses fondateurs, des Arabes du désert, mais à une culture religieuse et à un développement socio-politique qu’ils ont évalués au moment de leur conversion.
    “Islam”, Barron’s Ed. Series, Inc - Woodbury - New York - 1968 - p.253

    Voilà donc exposés quelques avis d’éminents spécialistes, tous non-musulmans. Et en lisant ces opinions, quelques questions interpellent tout lecteur impartial:
    - Avait-il une épée sous la gorge pour écrire cela?
    - Croyez-vous une seconde qu’ils auraient émis ces opinions à contre-courant, s’ils avaient le moindre doute sur ces opinions-là?
    - Se sont-ils donc tous trompés?
    - Voulaient-ils nous tromper? Alors, dans quel intérêt?
    - N’avaient-ils pas plus d’égards à glaner s’ils avaient dit le contraire?
    - Faut-il remettre en cause l’intégrité intellectuelle de TOUTES ces personnalités?

    Des pays qui n’ont pas connu d’armée musulmane...

    Puis il existe tant de pays, les plus grands pays musulmans en fait, où nulle armée musulmane n’a mis le pied: Indonésie (200 millions de musulmans), Malaisie, Inde, Afrique noire, Asie orientale, etc. Où fut l’épée?
    Mieux même, il y eut une armée aussi irrésistible que barbare, les Mongols, qui a vaincu la Chine, l’Inde, une grande partie de l’Europe chrétienne, une bonne moitié des pays musulmans. Extraordinaire déferlante! Et eux, qui donc avaient pourtant connu toutes les civilisations d’alors, choisiront peu après de se convertir à l’Islam: la religion des vaincus. Soutiendra-t-on qu’eux aussi se convertirent...sous la menace du “sabre de l’Islam”? Ces “barbares”, au contact de l’Islam dont ils furent ensuite les grands défenseurs, surent se raffiner et même, au fil des siècles, laisser pour la postérité quelques uns des plus grands monuments que compte le monde aujourd’hui.

    Enfin il faut aussi savoir que, pendant près de mille ans, seuls les pays musulmans ont donné refuge aux juifs persécutés partout ailleurs; que, les érudits juifs vous le diront, la plus longue période d’épanouissement de la civilisation juive fut atteinte par les juifs de...l’Espagne musulmane. Cela est vérifiable ce jour: la plupart des livres liturgiques juifs sefarades sont en hébreu espagnol (hébreu transcrit en espagnol).

    Les mythes s’évanouissent au contact des faits, et au vu de ces quelques éléments historiques et ceux énoncés ci-dessus, chacun pourra aisément contrôler, puis se faire une idée sur les fondements réels, les éléments moteurs, de la propagation éhontée de ce mythe du “Sabre de l’Islam”. Même les pires contorsions d’une quelconque vérité Historique ne pourraient jamais aboutir à, ou, justifier des conclusions aussi calomnieuses à l’encontre de l’Islam.
    Malgré l’évidence des faits, la fiabilité des sources, et l’invraisemblance de ce mythe, certains resteront persuadés dans leur croyance en ce mythe. Cette notion leur a été inculquée depuis si longtemps, et fort habilement rabâchée par la presse, que maintenant cela fait partie de leur personnalité. C’est grave. C’est grave parce que pour ceux-là, renier “le sabre de l’Islam”, c’est comme se récuser soi-même, c’est comme se séparer d’une partie de soi. Alors, en attendant l’invention de la machine à remonter le temps, afin qu’ils le constatent eux-mêmes, le seul conseil amical qu’on peut leur donner c’est de puiser leurs informations à des sources saines, et d’utiliser ce merveilleux outil dont notre Créateur, Omniscient, nous a pourvu, notre intelligence, notre raisonnement, pour se forger une opinion qui repose sur autre chose que le postulat, ou les fantasmes de certains “historiens”.

    Je termine sur la question de départ:
    L’Islam s’est-il propagé par la force, l’épée ou le fusil?

    - La réponse est, sans aucune ambiguïté: NON. C’est ma conclusion.
    - Le Coran déclare explicitement:
    Coran, Sourate 2 Verset 256:
    Nulle contrainte en religion, la vérité se distingue de l’erreur.
    Ce message est réitéré sous différentes formes, maintes fois dans le Coran.

    etudier l’Islam, oui mais pourquoi donc?

    lire la suite sur le site:  www.islam-fraternet.com/sabre.htm

    Cela serait, déjà, servir la cause de la vérité. Que Dieu nous aide.

    Mohammad Amine ALIBHAYE


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